Laissez moi réfléchir... 39! oui 39 ans déjà que je foule ces chemins, que mes yeux extasiés par ce paysages ne se lassent pas de revenir et de rephotographier ce lac qui avait, n'est ce pas?, un autre nuance émeraude il y a encore quelques minutes....
Découverte du lac d'Oeschinen
J'avais à peine 13 ans. Il ne se passait pas grand chose dans mon petit village Alsacien, alors, quand une amie Suisse de maman m'a proposé de me prendre quelques jours en vacances chez elle, à Bâle, j'ai fait mon baluchon sur le champs.
J'écrirai un article sur Bâle dans quelque temps.
Mais aujourd'hui je veux surtout vous parler de mon plus gros coup de cœur d'ado, celui dont je ne me lasse pas, malgré les années : la découverte du lac d'Oeschinen.
Il était une fois une carte postale
Après avoir écumé les ruelles et musées Bâlois, Rosemarie me propose une journée en montagne.
Je ne vais pas vous mentir, à l'époque, la montagne? Je ne savais pas à quoi m'attendre (vierge de préjugés!). Mais, toujours partante, j'ai enfilé mes baskets et embarqué mon bikini.
Après 2H de route, l'aventure a commencé quand il a fallu s'assoir sur la chaise chancelante qui servait à l'époque de télécabine. Les pieds dans le vide.
Trop bien :)
Et après quelques minutes j'étais dans la carte postale :
L'émerveillement que l'on éprouve en arrivant en haut de la pente et que le paysage se déploie, haut en couleur, sous vos yeux, est indescriptible. Il faut le vivre. Le sentir. Le palper.
Le ciel bleu, quelques nuages gris-blancs pour faire kitch, la couleur émeraude de l'eau, les prairies d'un vert presqu'agressif, le jaune des fleurs presqu'irréel, le gris-noir luisant des parois rocheuses entourant le lac, les torrents furieux trouant la montagne et se jetant avec fracas dans le lac bleu-vert, les cimes recouvertes de glaciers d'un blanc immaculé... et juste une touche de rouge sur la terrasse de ce petit restaurant afin de parfaire le tableau!
Après une boisson fraîche en terrasse, nous nous sommes dirigés vers le lac.
"ça te dirait un tour en barque" ?
J'en rêvais! Et mes yeux brillaient déjà de joie!
Bien entendu j'ai pris les rames, bien entendu je me suis dirigée vers la cascade.
Bien entendu mon haut de bikini a cédé sous l'effort,
bien entendu je ne pouvais plus manœuvrer la barque à l'approche des chutes d'eau.
Bien entendu on a été arrosées.
Que de bons souvenirs. Impérissables.
Si bien que tous les ans, j'ai bien dit TOUS les ans, j'y retourne. Pèlerinage obligé.
Aujourd'hui
En famille, avec des amis, départ 6H du mat, caravane de voitures sur l'autoroute Suisse, défi, rigolade, picnic, sueur et vigueur, retrouvailles, motivation, découragement, vent, soleil, chaleur, pluie, orage, et toujours le même émerveillement.
Dernière éscapade en date
En route pour Oeschinensee
♪ On ira, ♪ où tu voudras, ♪ quand tu voudras ♪
6 heures du matin, le réveil chante, samedi 1er Août 2020. C'est fête nationale en Suisse. Jour férié.
Il va faire chaud, mais la météo prévoit un risque d'orage vers 15H.
Short, casquette, lunettes de soleil, T-shirt léger, un 2ème au cas où, sac à dos blindé (sandwichs, fruit, boissons, couteau suisse, poncho de pluie, maillot de bain et serviette), bonnes baskets (de préf trail, parce que les chaussures de rando c'est pas bon pour les pieds).
Bonne humeur. Motivation. Je crois que j'ai tout!
J'ai dans la tête ce petit coin de ciel bleu que je suis heureuse de partager aujourd'hui avec quelques amis, enchantée de la confiance qu'ils me témoignent.
8H, c'est parti. Arrivée 10H si tout va bien. Un peu plus si on envisage un arrêt pipi avec option café.
J'aime les routes Suisses. Elles sont belles. Agréables à conduire.
Oups... pas oublier le chien ♥ !!
Il y a du monde sur le parking. Néanmoins il reste des places.
Nous accédons rapidement à la télécabine, munis de nos flashcodes sur smartphone réservés la veille.
REMARQUE : pour tous les détails pratiques, parking, téléphérique, trajets, bons plans, circuit pédestre, luge d'été, voir ma page : Kandersteg, lac d'Oeschinen
La surprise imprévue
Alors que le soleil brillait encore de mille feux ... Le ciel s'assombrit soudain, laissant place à de lourds nuages gris.
Lâcher de trombes d'eau!
Quelques marcheurs s'abritent sous le toit de la station avant de repartir gaillardement, le ciel se dégageant aussi rapidement qu'il s'est chargé.
Et on part à l'assaut de la montagne. Secs !
La pluie a réveillé la nature et qu'il est bon de humer l'air frais et humide rempli d'effluves de terre mouillée, de fleurs réveillées, d'herbes folles. Soudain toutes les couleurs semblent plus vives.
Au loin carillonnent les cloches au cou des vaches.
Les oiseaux sortent de leur cachette, virevoltent d'arbre en arbre, sifflant un air d'été. Les insectes bourdonnent de joie.
La rando vient à peine de débuter, le sol est quasi plat, que déjà me vient au nez une douce odeur de grillades, hmmm...
Face à l'étendue bleue, vaches, chiens, familles et amis se partagent un coin de bien-être, s'offrant une parenthèse de vie, profitant de la fraîcheur revigorante du lac, fabriquant et partageant des moments de bonheur.
Et ajoutant autant de touches de couleur dans mon objectif curieux.
Les cuisses et les mollets chauffent, ça commence à grimper sévèrement, mais la vue est si motivante et le bruit des cascades si rafraichissant, que la montée n'est en définitive en rien pénible.
Pause à Unterbärgli
Parce que l'estomac crie famine mais aussi pour admirer le panorama, nous faisons une petite pause face à la carte postale. Muets devant tant de beauté, engloutissant nos casse-croutes, nous abreuvant à la source d'eau.
Quelques nuages gris nous menaçant malicieusement, nous reprenons le chemin. Être mouillés par la pluie ou sous la cascade? A choisir...
Au loin un tremblement. Le tonnerre? La couleur du lac change à chaque instant, si bien qu'il m'est difficile de regarder où se posent mes pieds, fascinée que je suis par cette exubérante nature!
Après Oberbärgli
Nous avons atteint le sommet que nous nous étions fixés! Sommes à présent en chemin plat, dominant le lac.
Le déluge
Les grondements célestes nous avaient pourtant prévenus !
Nous voilà en terrain découvert, à la merci des éléments. Quoi faire d'autre que d'accepter notre sort?
Le ciel a ouvert les vannes. Le vent vient nous gifler le visage, nous soulever le poncho, nous glacer les membres, sans jamais ternir le paysage. Plus sauvage tu meurs! Le chemin devient glissant, les pierres roulent, les torrents d'eau et de boue dévalent des parois rocheuses, entrainant quelques branches.
Enjamber les rivières devient comique à ce stade, alors pourquoi ne pas se tenir à la corde prévue à cet effet et ... marcher dans l'eau!
Retour du soleil
Parce que la montage est d'humeur changeante, elle nous renvoie un énième épisode ensoleillé.
De quoi sécher durant l'heure qu'il nous reste à parcourir pour redescendre. Et nous donner l'envie de nous baigner dans les eaux fraîches et limpides.
Ainsi s'achève cette belle journée riche en couleurs et en émotions. Et parce qu’appartenir à tel tableau est un privilège, rester encore s'impose. Arrêter le temps. Depuis une terrasse, déguster un bon café Suisse ou une glace et scanner une dernière fois le panorama à la ronde, le graver à jamais et ...se promettre de revenir....
J'écris dans ce blog mes ressentis, mes conseils, des petits bouts de vie.
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Joe D (samedi, 15 août 2020 11:49)
Merci de nous faire rêver à travers tes récits !